- Can you present yourself ?
Bonjour, Je suis bibliothécaire, je m’occupe du fonds patrimonial de la Bibliothèque du Musée Paul Arbaud à Aix en Provence, qui est aussi le siège de l’Académie d’Aix. Je suis également chercheuse en Histoire de l’art, spécialiste de la Renaissance italienne, experte de Raphaël Sanzio et auteure d’un premier roman, Le secret de la Fornarina.
- How did you start to collect books or to develop an interest for art and culture ?
J’ai commencé à me former au livre ancien pendant ma thèse de doctorat, en examinant l’édition italienne, et plus précisément l’édition romaine du début du XVIe siècle car je cherchais des dédicaces, des marques de provenances d’Agostino Chigi (1466-1520). Ma thèse portait sur le mécénat d’Agostino Chigi, et les particularités de cette activité chez les marchands-banquiers de la Renaissance. J’effectuais mes recherches à la Biblioteca Apostolica Vaticana… et j’ai compris qu’il serait difficile pour moi après ça de ne pas continuer à être au contact du livre ancien.
Ensuite j’ai fait un post-doctorat à la bibliothèque Mazarine dans le cadre de l’ANR EDITEF qui étudiait la circulation du livre italien dans les espaces francophones à la Renaissance. J’ai eu la chance de pouvoir examiner plus de 4000 ouvrages de l’édition italienne des incunables jusqu’à 1630, cela a définitivement donné une orientation à mon parcours professionnel.
Parallèlement à mes recherches en Histoire du livre, j’ai toujours poursuivi mes recherches et mes publications sur Raphaël. Ma culture visuelle et iconographique est profondément marquée par les productions artistiques de la Renaissance italienne, qu’il s’agisse de peinture, ou même d’illustrations, gravures…
- What work of art has left its mark on you ?
Évidemment mes œuvres favorites sont celles de Raphaël. Celle qui m’a marquée et qui est à l’origine de mon coup de foudre pour ce peintre est Le Triomphe de Galatée, réalisée pour Agostino Chigi à Rome vers 1514 et que j’ai découvert étant adolescente. J’y vois une synthèse parfaite de ce qu’est parvenu à concilier Raphaël dans sa peinture, l’élaboration du langage iconographique de la Renaissance. C’est une œuvre d’une grande beauté esthétique mais aussi d’une grande beauté intellectuelle qui marque un tournant déterminant dans la carrière du Maître. Elle me fascine toujours. Mais d’autres peintres également m’attirent beaucoup, comme Giorgione.
- What cultural events do you participate in ?
Pour les journées du patrimoine des 20 et 21 septembre 2025, le Musée-Bibliothèque Paul Arbaud sera ouvert au public avec des interventions des académiciens et nous répondrons à toutes les questions du public concernant les particularités de la bibliothèque de Paul Arbaud. Ce sera l’occasion de présenter à nouveau le catalogue de l’exposition Chasseur de livre, Paul Arbaud bibliophile, qui s’est déroulée jusqu’en juin dernier et qui présentait l’univers bibliophile de Paul Arbaud et dévoilait les principales caractéristiques du profil du bibliophile aixois.
Plusieurs présentations de mon roman Le secret de la Fornarina sont également prévues dès le mois d’octobre à Rome, puis à Paris.
- What are your cultural projects ? What is your bibliophile dream ?
J’ai plusieurs projets de publications en cours, d’autres livres… un autre roman.
Mon rêve de bibliophile… : me retrouver à Venise dans l’atelier d’Alde Manuce au XVIe siècle (hahaha) !
Plus sérieusement, je dirais de travailler à la visibilité et à la valorisation d’une bibliothèque encore méconnue, découvrir et examiner des livres rares encore poussiéreux et oubliés, ce qui est pour moi une grande joie ! Relever toutes les marques, les traces des anciens possesseurs… les particularités qui en font des exemplaires uniques et révèlent en chacun d’eux de véritables trésors, c’est ce que j’aime faire.
C’est déjà ce que je fais à la Bibliothèque Arbaud en m’occupant du catalogage en ligne de cette collection, peut-être qu’il y en aura d’autres…





